Accumulation

« Ils sont couverts d’écriture, de dessins, de figures bizarres, de noms qui se mêlent et s’effacent les uns les autres. » (80.30-32)

Le narrateur vient insérer une énumération, car il veut bien faire comprendre au lecteur que la cellule a déjà été occupée par des prisonniers antérieurs qui ont évidemment laissé des traces.

« Oh ! Mourir dans quelques heures, et penser qu’il y a un an, à pareil jour, j’étais libre et pur, que je faisais mes promenades d’automne, que j’errais sous les arbres, et que je marchais dans les feuilles!» (p.123)

Le prisonnier se rappelle comment il était heureux dans le passé et comment toutes ces choses anodines le rendaient bien.

« Ce journal de mes souffrances, heure par heure, minute par minute, supplice par supplice, […]» (chapitre VI page 76)

Dans cette citation, une accumulation souligne la constante souffrance du narrateur qui peut être ressentie quand il énumère plusieurs fois les mêmes mots pour désigner son séjour à Bicêtre: «heure», «minute», «supplice».

«Je me revois enfant, écolier rieur et frais, jouant, courant, criant avec mes frère […]» (p.120)

Accumulation pour d’écrire l’enfance du condamné avec ses frères. Ces termes à connotation positive montrent qu’il est nostalgique des beaux moments vécus dans son enfance.

« Ces larges fenêtres lumineuses, ce beau soleil, ce ciel pur, cette jolie fleur, tout cela était blanc et pâle, de la couleur d’un linceul. » (II) (p.14)

Le criminel vient tout juste de se faire donner sa sentence, il marche sur la ruelle, tout le monde l’entoure en criant. Il énumère toutes ces choses, qui quant à lui ont toutes perdu leurs belles couleurs. La vie est devenue vide de sens, la beauté a disparu. Il la compare même à un « linceul ».

«Une violente douleur de tête. Les reins froids, le front brûlant. »  (XXXVII) (p.64)

Depuis que l’auteur est en prison, il ne va pas bien, il ressent des effets secondaires du stress, car il a peur. Plus le temps avance, plus il a d’effets qui se rajoutent.

« Puis il sortit et referma sur moi serrures, cadenas et verrous. » (p.84, chap. 13)

Précise l’action faite par le garde qui enferme le condamné dans sa cellule. L’accumulation des éléments accentue l’effet d’enfermement. De plus, cela contribue au rythme du texte.

« Quoi ! le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s’éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n’est plus à moi? » (p.77, Chap. 7)

Par l’accumulation d’éléments appartenant au  champ lexical du printemps, le narrateur montre sa tristesse. Il pense à toutes les choses qu’il apprécie et dont il ne pourra plus profiter après son châtiment.

 

« Je l’ai remise à sa bonne.

Emportez-la

Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. À présent ils devraient venir; la dernière fibre de mon cœur est brisée. Je suis bon pour ce qu’ils vont faire.

(Page 71, Chapitre 44) »

Il est facile de constater que le personnage n’a plus le moindre espoir en la vie. L’euphémisme « je suis bon pour ce qu’ils vont faire » exprime clairement qu’il n’a plus foi, puisqu’il se dit bon pour la mort. Aussi, l’accumulation « sombre, désert, désespéré » illustre l’état d’esprit du narrateur. De plus, l’hyperbole « la dernière fibre de mon cœur » exprime clairement que sa fille était tout ce qui le rattachait à la vie, et maintenant qu’elle ne le reconnait plus, il peut partir vers un autre monde.

 

« Une petite fille de trois ans, douce, rose, frêle, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux châtains. »  (p.20 chap.IX)

L’énumération décrit la jeune comme une petite fille innocente et en quelque sorte, parfaite selon ses yeux de père.

« On louait des tables, des chaises, des échafaudages, des charrettes. Tout pliait de spectateurs. Des marchands de sang humain criaient à tue-tête : – Qui veut des places ? Une rage m’a pris contre ce peuple. J’ai eu envie de leur crier : -Qui veut la mienne ? ». (Chap. 48 page 138)

L’accumulation représente le fait d’apporter aux habitants le confort face à la festivité de l’exécution pour leur propre plaisir personnel. Ceci met en rogne le personnage principal, car il se sent comme une marionnette pour la population.