Spectacle de la mort

Premièrement, Le Dernier Jour d’un condamné exploite plusieurs thèmes dont le spectacle de la mort. D’une part, il est juste de dire que les exécutions au XIXe siècle était un spectacle inévitable en Europe. En effet, la mort était considérée comme un divertissement public autant pour les enfants que les adultes et elle laissait place à des festivités choquantes et grossières. À la suite de son procès, le condamné va se faire escorter à l’extérieur pour se faire transférer à Bicêtre. C’est alors qu’il voit les réactions enjouées du peuple.

-Un condamné à mort! Criaient les passants en courant vers la voiture. À travers le nuage qui me semblait s’être interposé entre les choses et moi, je distinguais deux jeunes filles qui me suivaient avec des yeux avides. -Bon, dit la plus jeune en battant des mains, ce sera dans six semaine! (Ch.2 page 14)

Cette citation propose une personnification face au yeux avides des deux jeunes filles. En effet, la personnification est lorsqu’on attribue une caractéristique humaine à une chose. Or, les yeux sont une partie de notre corps. Bien qu’ils reflètent visuellement nos émotions, ils ne peuvent ressentir l’avidité dégagé par les deux jeunes filles. Ensuite, l’amusement déplacée du peuple est visible lors du jour de l’exécution du condamné. Lorsque ce dernier est sorti à l’extérieur pour se diriger vers la guillotine, le peuple déchaîné n’a pu cacher leur enthousiasme. Les enfants qui ne pouvaient tenir en place s’exclamaient : « -Bonjour, monsieur Samson ! criaient des enfants pendus à des grilles. » (Ch. 47 page 75) Dans cette citation, le comportement démesuré des enfants est représenté sous une hyperbole. L’ambiance était si frénétique que les enfants se          « pendaient » aux grilles pour apercevoir l’exécution. L’auteur choisi des mots exagérés pour illustrer la folie de la foule. Deuxièmement, le spectacle de la mort est visible dans le Bicêtre face au traitement réservé pour les forçats. Effectivement, un geôlier explique au condamné que c’est le jour où ils ferrent les forçats qu’ils doivent partir le lendemain pour Toulon pour se faire exécuter. La « cérémonie » odieuse consistait à enchaîner les condamnées tout en offrant un spectacle au gens qui passait par là. Le personnage principal isolé dans sa cellule use de la métaphore : « On eût dit des âmes en peines aux soupiraux du purgatoire qui donnent sur l’enfer. » (Ch. 13 page 25) Le condamné va comparer les prisonniers à des âmes en peines sans utiliser de termes comparatifs. Il est horrifiant de regarder cette scène puisqu’elle s’agit d’un type de torture avant que les condamnés se fassent exécutés. En d’autres termes, il s’agit de « l’avant-spectacle ».  Ensuite, le condamné va décrire l’enchaînement d’une manière si réelle et horrible en utilisant la comparaison : « Chaque coups de marteau, assonée sur l’enclume appuyée à leur dos, fait rebondir le menton du patient ; le moindre mouvement d’avant en arrière lui ferait sauter le crâne comme une coquille de noix. » Ici, les coups de marteaux au niveau du cou des prisonniers vont leur faire rebondir la tête. On compare le saut de leur crâne à une coquille de noix qu’on essaye d’ouvrir. Bref, le spectacle de la mort dans Le Dernier Jour d’un condamné est représentable par la frénésie éprouver par les spectateurs regardant les exécutions et par la torture effectuée aux prisonniers en route vers l’exécution.

Ariane Paquin-Pellerin, Olivier Carli-Trudeau et Mégane Taza