Solitude

 

Premièrement, il est juste de dire que le thème de la solitude est présent dans Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. D’une part, il est clair que le thème de la solitude est présent dans ce livre, entre autres puisque la famille du narrateur lui manque. En effet, le narrateur se retrouve seul dans une cellule et pense souvent à sa famille. Il s’ennuie d’eux et pense à son ancienne vie, quand il se trouvait auprès de sa famille et quand il n’était pas seul dans le fond d’une cellule de prison. Le narrateur s’exprime en disant : « Ainsi, après ma mort, trois femmes sans fils, sans mari, sans père ; trois orphelines de différentes espèces ; trois veuves du fait de la loi » (Chapitre IX). Dans cette citation se trouve une gradation ainsi qu’une anaphore. La gradation ascendante avec les mots «fils», «mari» et «père», permet de voir la dramatisation que le narrateur fait au sujet de la perte de ses êtres chers. L’anaphore avec le mot « trois » illustre l’insistance du narrateur sur le fait qu’il laissera seul les « trois » femmes qu’il aime et qu’il finira lui aussi seul et aura tout perdu. Après avoir parlé avec sa fille, qu’il n’avait pas vue depuis longtemps, le narrateur dit : « Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connait pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir ! » (Chapitre XLII) Cette citation où est présente une anaphore, avec la répétition du mot « vous », prouve le fait que sa fille était son seul espoir et que maintenant qu’elle ne se souvient plus de lui, il se sent extrêmement seul. D’une autre part, le thème de la solitude se retrouve effectivement dans Le dernier jour d’un condamné, notamment parce que le narrateur est isolé. Tout au long du roman, le narrateur manifeste sa solitude en décrivant les lieux comme étant renfermés, dépourvus de personne : il est affreusement seul. Ainsi il s’exprime avec un champ lexical de l’isolement. Emprisonné à Bicêtre, le narrateur décrit les lieux en mettant l’accent sur son isolement :

 « Pris entre quatre murailles de pierre nue, froide, sans liberté pour [ses] pas, sans horizon pour [ses] yeux, pour unique distraction machinalement occupé tout le jour à suivre la marche lente de ce carré blanchâtre que le judas de [sa] porte découpe vis-à-vis sur le mur sombre, et, comme [il] le disais tout à l’heure, seul à seul avec une idée, une idée de crime et de châtiment, de meurtre et de mort ! » (Chapitre VI)

Une métonymie se trouve dans cette citation, quand il dit « … sans horizon pour mes yeux… ».  Il compare le contenu («l’horizon») au contenant («yeux»), ceci met en relief le fait qu’il est isolé et délaissé du monde. En parlant avec le prêtre, le narrateur révèle ce qui suit : « Il me semblait que le bon Dieu devrait bien avoir pitié de moi et m’envoyer au moins un petit oiseau pour chanter là, en face, au bord du toit. » (Chapitre XVI) Il est clair que le narrateur se sent solitaire et veut de la compagnie. La personnification présente dans cette citation donne des caractères humains aux « oiseaux ». En disant qu’il chante, puisqu’un oiseau est supposé gazouiller, le narrateur donne alors comme impression d’humaniser l’oiseau, ce qui montre qu’il voudrait une personne avec qui s’entretenir puisqu’il est constamment seul dans sa cellule. Donc le thème de la solitude est présent dans Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo puisque le narrateur fait référence à sa famille et qu’il est isolé du monde extérieur.

Sara Yahiaoui